Perte de maîtrise
Mes émotions font les montagnes russes. Je ne sais pas comment me débarrasser de ces sentiments qui ne mènent à rien en apparence. Jamais, de toute ma vie, je n’ai ressenti ça. Je n’arrive pas à mesurer ce qui m’arrive… Moi qui aime tout maîtriser, je suis vraiment contrariée de ne plus contrôler ni mes émotions ni mes sentiments. Apparemment, je ne peux pas leur faire confiance, alors j’essaie de les confier à Dieu. Pourtant, elles reviennent sans cesse vers moi, ces émotions en dents de scie. Elles me donnent l’impression d’être, durant un instant, en dépression, puis l’instant d’après euphorique. Je retourne alors à Dieu en le suppliant de faire quelque chose. J’aimerais qu’il m’enlève cette impression de coeur déchiré, de plaie béante.
Ces sentiments doivent être grisants s’ils peuvent être partagés. Toutefois, dans ma situation, c’est plutôt déstabilisant. Je suis à des milliers de kilomètres de celui qui, malgré lui, génère cet ascenseur émotionnel. Et si pendant deux jours je crois pouvoir avancer et oublier, le 3e jour je suis à nouveau terrassée par des sentiments qui surgissent à mon insu.
Dans la douleur, je découvre des émotions que je ne soupçonnais pas. Je réalise que je suis plus fragile et plus sensible que je ne le pensais. Je me découvre prête à aimer, à pleurer, sans honte, sans limite. J’apprivoise dans l’humilité ce tsunami d’émotions et je décide de les utiliser dans la prière. Je vais me tenir sur la brèche pour des personnes qui me tiennent à coeur. J’apprends à pleurer pour les autres dans l’intercession, à supplier Dieu de les toucher et de les guérir.
Sublimer la douleur
Je prie pour celle qui s’est blindée après un deuil, barricadée afin de ne plus rien ressentir ni souffrir. Je prie pour celui qui a pensé qu’il pourrait gérer sa vie seul, sans l’aide de Dieu. Je prie pour celle qui aurait désespérément besoin d’admettre qu’il lui manque un père. Elle pourrait enfin se laisser adopter par Le Père. Je prie pour celui qui voit sa vie lui échapper à la suite d’une maladie. Je prie encore pour celle qui, en dépression, souhaite la mort, mort qui lui paraît plus douce que la vie. Je crie, je pleure pour tous ceux qui ne connaissent pas l’Amour de Dieu. Amour si grand, si profond, si large et si puissant qu’il peut tout surmonter: la haine, la méfiance, les craintes et les plus horribles peurs.
Dans le lieu secret, en compagnie de Celui qui est, je reçois pleinement son amour et sa grâce. Il est suffisant, il guérit les coeurs brisés, il me guérit. Je comprends alors pleinement lorsqu’il me dit: « ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». Je peux chanter Gloire à l’Eternel avec Matt et Sarah Marvane car je sais maintenant qu’être fragile n’est pas un problème lorsque Sa puissance agit en moi.
Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les esprits, ni le présent, ni l’avenir, ni tous ceux qui ont un pouvoir, ni les forces d’en haut, ni les forces d’en bas, ni toutes les choses créées, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu!
Romains 8.38-39 PDV